Le toit.... Libre !

Comme toutes les nuits, Mako venait de se réveiller. C'était assez habituel, surtout en ces périodes de raffraichissement. Elle s'endormait puis vers une heure du matin, elle se réveillait. A partir de ce moment, impossible de se rendormir avant quelques heures. Depuis maintenant huit jours ce rituel revenait. En général, on appelait rituel quelque chose qui était choisi par une personne. Or, là ça ne l'était pas. La blondasse aurait bien préféré dormir tranquillement toute sa nuit de sommeil, rêvant de tout et de rien, puis se réveiller le lendemain matin, avec la sensation d'avoir dormi toute une semaine. Mais non. Elle ne pouvait pas. Pourquoi ? Elle n'avait aucune explication à ces crises. En tout cas, ce 9e jour, elle n'eut aucune envie de rester allongée dans son lit le temps qu'elle se rendorme. De plus, le plafond, elle commençait à le connaître par coeur. Ele n'avait pas envie de repasser en revue toutes ses petites fissures, tous ses petits défauts... Ca nan ! Il faisait noir. Maeko tourna la tête vers son réveil et l'affiche digital afficha de sa couleur verte flashy l'heure : 01h13. Seulement ! Elle se tourna. Elle ne savait pas quoi faire. Se lever, au risque de se faire chopper ou rester allongée dans son lit à attendre que le sommeil revienne ? Beaucoup de personnes auraient hésité, pour finalement rester sans bouger à attendre patiemment. Mais la jolie blonde non. Elle retira sa couverture. A peine sortie des draps, l'air frais et vif de la nuit vint la saisir. Elle se leva, glissa ses pieds dans ses basquettes et s'approcha le plus discrêtement de son armoire. Elle l'ouvrit sans le moindre bruit et en sortit une grosse veste qu'elle enfila sur sa fine chemise de nuit. Elle était assez bizarrement habillée. Mais elle s'en fichait. A cette heure reculée, elle ne pouvait croiser personne. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. Elle sortit discrêtement en prenant bien soin de ne pas réveiller Mya, sa colocataire toute aussi déjantée qu'elle. Elle marchait dans les couloirs à pas de loups et monta les escaliers, passant ainsi à l'étage suivant. Alors qu'elle marchait, elle passa devant la porte du dortoir de Shirei. Elle s'arrêta. Entrer pour voir s'il dormait ou passer son chemin ? Elle n'hésita pas longtemps. Elle saisit la poignée et la tourna doucement. Son doux visage passa par l'ouverture pour tenter de voir quelque chose mais les ténèbres l'en empêchèrent. Après quelques minutes les yeux plongés dans le noir, elle pu distinguer les lits et quelques silhouettes. Elle entendait même des ronflements. Dommage. Apparamment, tout le Monde dormait ici ! Elle ferma doucemen la porte et se retrouva dans la prénombre des couloirs. En effet, ici, les grandes fenêtres laissaient passer quelques rayons de la Lune qui éclairaient légèrement le coridor. Elle continua à marcher en direction de l'étage supérieur et finalement, après être monté, monté et encore monté, elle arriva devant la porte qui menait au toit. Dessus, une pancarte était accrochée et indiquait : "INTERDICTION FORMELLE DE PENETRER SUR LE TOIT". Mae' eut un rictus et se dit pour elle-même :

*C'est pas ça qui va m'en empêcher !*

Elle avait l'habitude d'y aller. Enfin... Elle était déjà monté quelques fois. Pas beaucoup mais juste assez pour qu'elle sache que la porte était toujours ouverte, malgré cette stupide interdiction. Elle poussa la porte et à peine cet obstacle poussé, la lumière de la Lune fut à son apogée ((ça se dit ?? ^^)). Elle l'éblouit et le temps que ses yeux s'habituent, elle monta les marches qui menaient au lieu interdit. Arrivé au sommet, ses yeux n'avaient plus aucun problème à voir correctement. Elle marcha péniblement sur le bord du toit. Puis elle arriva dans une sorte d'encoche où c'était légèrement plus plat. Elle s'y assit, les pieds balands dans le vide, le regard fixé sur le paysage qu'elle voyait. Magnifique. La brise faisait bouger la cime des arbres qui avaient retrouvé depuis des semaines maintenant leur feuillages verts. Le lac, au loin, brillait de mille feux : les étoiles étincelantes se reflettaient dedans. Encore plus loin, les voitures dans la ville traçaient des courbes dansantes dans la nuit. Les réverbères et les fenêtres de gens encore debout, eux, ressemblaient à de minuscules lanternes... Elle contemplait le paysage. Il faisait légèrement froid mais elle s'en fichait. Au mieux, un beau goss viendrait la réchauffer. Au pire, elle mourrait de froid ^^....

Très tôt le matin. Trop tôt même. La lune offrait sa faible lumière à qui voulait. Douce, rassurante, mais distante et froide à la fois. De nombreuses étoiles parsemaient le ciel, indiquant que le temps serait au beau fixe dans quelques heures. L'astre de la nuit, si éphémère, menteuse et transformatrice. Un soir elle apparaît entière, un autre sous forme de croissant, puis recommençant à l'infini. Elle donne une impression de renouveau habituel. Qui pourrait lui en vouloir après tout ? Ai ne trouvait pas le sommeil. Après avoir contemplé le paysage nocturne pendant plusieurs minutes, elle se décida d'aller dehors. "Prendre l'air" ou "Changer d'air" comme on dit. De toute façon, même si elle restait dans son lit, Morphée ne viendrait pas. Cela faisait de nombreux jours qu'il ne lui rendait plus visite. Où était donc passé le Dieu des Songes ? Si seulement il pouvait apporter un peu de paix et de réconfort à la jeune femme... Celle-ci se changea rapidement, enfilant une robe sombre revêtue d'une veste en cuir. On vit donc une silouhette déhambuler le long des couloirs, un bruit de talons claquant sur le sol. Ne pensant pas aux endormis, elle se déplaçait cependant avec une discrétion dont elle avait l'habitude. Le silence ne pouvait pas la perturber. Se retrouvant soudain devant l'infirmerie, Ai sourit. Elle venait instinctivement voir l'ancienne infirmière quand elle avait des problèmes ou juste pour discuter. Une partie de son passé qu'elle ne voulait pas oublier. Une partie qu'elle ne pourrait pas effacer.
Machinalement, elle fit demi-tour, essayant de ne pas se cogner en chemin. Malgré la lumière des étoiles, tout était sombre dans le pensionnat. Elle s'en alla donc, cherchant la grande porte d'entrée des yeux. Elle voulait sortir, certes, mais se savait pas vraiment où elle pourrait aller à une heure aussi tardive. Tout d'un coup, elle se dit qu'elle pourrait rester dans l'école, mais pas à l'intérieur. Les yeux pétillants, elle tourna les talons à nouveau, vers un immense escalier cette fois-ci. L'escalier qui montait au toit. La dernière fois qu'elle fut montée, c'était le jour de son retour à Kinako. Enfin, le soir de son retour. Ai aimait les promenades de nuit, sans qu'elle sache dire pourquoi. Elle préférait le calme et la solitude, même si elle se disait que les personnes faisant comme elle pensaient sûrement la même chose...

Arrivée en haut des marches, elle poussa lentement la poignée, comme si elle craignait quelque chose. Un souvenir trop lourd par exemple... Ou même quelqu'un qui l'attendrait... Ai secoua la tête et se ressaisit. Il n'y avait aucune raison pour qu'il se passe un événement tel qu'elle l'imaginait. Un peu rassurée, elle prit soin de fermer la porte derrière elle, avec la même délicatesse dans ses mouvements. Elle leva les yeux. Les étoiles semblaient éclairer le ciel à elles seules, soutenant la Lune de leurs lumières. Le vent se fit doucement entendre, tel un écho brisant le silence qui régnait alors. La jeune femme ferma les yeux et se laissa porter par le chant mélodieux de son élément. Une petite brise réchauffait l'atmosphère. La légéreté des gestes de l'étudiante semblait être en parfaite harmonie avec la danse du vent. Il n'en fallait que très peu pour Ai afin de se sentir bien. Voila qu'elle avait l'air réjouie, apaisée. Tout était bien. En avançant prudemment, le vent lui apporta une odeur étrangère, des ondes nouvelles. Quelqu'un était sur le toit aussi. Elle essaya de localiser l'inconnu lorsqu'elle vit une ombre assise, au bord du toit. En s'approchant de plus près, elle remarqua que l'inconnue était en réalité une inconnue. Un pensionnaire de Kinako. Venait-elle se réfugier ici ? Fuyait-elle les complications ? Ou était-elle là juste pour la beauté des Cieux ?

Ai vint près de l'étrangère et admira le paysage au loin. L'astre de la nuit reflétait sa lueur à la surface des eaux, comme pour montrer qu'elle était là, forte et belle. Vers la ville, des fenêtres étaient encore allumées, dessinant d'étranges motifs avec les réverbères. Ceux-ci étaient disposés un peu partout dans la civilisation, guidant les marcheurs. La magnificience des lieux prouva alors que même endormie, la ville n'était pas couchée. Elle offrait encore les détails de ses bâtiments aux personnes réveillées. Elle ne voulait sûrement pas qu'on la voit sombre et triste. Ai enleva ses escarpins, les posant bien alignés. Elle se redressa et se tint sur le bord du toit. Puis, avec élégance et grâce, elle fit quelques pas avant de venir s'asseoir près de l'inconnue. La fixant de ses yeux clairs, elle l'interrogea de sa voix douce.

Le ciel est beau ce soir n'est-ce pas ? Les astres semblent loin mais en montant sur le toit, nous avons l'impression qu'ils sont tout près, qu'on pourrait presque les toucher... Mais les étoiles ne sont pas dupes, elles préfèrent se tenir éloignées plutôt que de courrir le risque qu'on les arrache à leur ciel... Elles nous narguent, nous montrant leur splendeur mais ne nous laissant pas les approcher. Regarder, lever les yeux et admirer. Elles sont inaccessibles. Voila pourquoi les hommes rêvent tellement de les toucher...

Les lèvres de la jeune femme se tirèrent en un sourire. Ses yeux se reportèrent de nouveau vers le firmament, attendant une quelconque réaction de l'inconnue. Le vent soufflait à travers la nature, voulant participer à la future conversation qui s'engageait.

((Waaa.... Merci beaucoup d'avoir répondu !! J'y croyais plus !! En plus, il est torp cool ton post !! Je te promets pas de faire des aussi grands tout le temps.... --"))

Maeko comptemplait avec admiration la beauté que le paysage lui offrait lorsqu'elle entendit un bruit. Elle ne tourna pas la tête, pensant que ce n'était rien. Cependant, elle entendit des pas se rapprocher. Doucement. Tellement doucement que pendant un court instant, elle avait cru qu'elle avait rêvé. Mais quand elle vit qu'une jeune femme, apparamment plus âgée qu'elle, s'assayait à ses côtés, ça confirma ses pensées. Quelqu'un était donc bel et bien moné sur le toit après elle. Elle tourna la tête pour dévisager la mystérieuse fille qui lui parlait. Elle ne l'avait jamais vu mais paraissait plus grande, plus mature que Maeko. Elle l'écouta attentivement. Ce qu'elle disait était digne d'un sage ! Elle sourit lorsqu'elle eut fini puis dit à son tour en riant :

- WoW ! Comment tu parles bien ! C'est joli ce que tu dis !

Les pieds se balançant toujours dans le vide, elle tourna de nouveau le regard vers le ciel et le silence se fit. Puis elle reprit :

- Le pire, c'est que t'as raison....

Elle regarda une nouvelle fois la demoiselle. Malgré la mauvaise lumière que la Lune lui offrait, elle remarqua sur la jeune femme des traits japonais mais aussi quelques traits africains. Elle sourit et lui dit en lui tendant la main pour la serrer avec vivacité :

- Au fait, moi c'est Maeko Yumino ! Mais tu peux m'appeler Mae', j't'en voudrais pas le moins du Monde ! Et toi ?

[ Merci miss ! Mieux faut prévilégier la qualité à la quantité xD ]

Les yeux rivés sur le ciel, on pouvait voir des étoiles se refléter dans le regard de la jeune femme. Elle remit une mèche de ses cheveux en arrière, derrière son oreille, puis laissa ses jambes se balancer dans le vide. Ce n'était pas très dangereux de toute façon. Au pire, elle saurait comment s'y prendre en cas d'accident... Malgré le temps qui s'écoulait, les lumières scintillaient toujours autant. Juste qu'au bout de la nuit, juste qu'au début du matin. Tout semblait si facile. Ai se tenait là, face aux cieux avec une inconnue. Lorsque celle-ci se mit à lui répondre, la jeune femme sourit de nouveau. C'était dans sa nature. Souriante et attentive. Bien sûr, il lui arrivait de s'éclater ou de péter les plombs, mais "calmement", sans dépasser les bornes. Elle n'était plus la petite étudiante déjantée qui ne pensait qu'à s'amuser. Ses expériences de la vie l'avaient métamorphosée. Transformée, mais en bien. C'était une autre facette de sa personnalité qui apparaîssait alors.

Je trouve que je parle normalement tu sais. Contente de voir que tu es d'accord avec moi...

Ai regarda l'inconnue, amusée, le sourire aux coins des lèvres. Elle était spontannée et naturelle. En l'observant plus attentivement, la jeune femme remarqua que l'étrangère était plus jeune qu'elle. Et blonde aussi. Blonde ? Etait-elle Japonaise alors ? Ai sentit la curiosité l'envahir. Oui, elle connaissait la chanson : "La curiosité est un vilain défaut". Sauf si elle voulait se faire une nouvelle amie. Connaître les origines des gens, leurs coutumes, faisait partie d'un des nombreux centres d'intérêt de l'étudiante.

Tout semble à portée de main vu d'ici. On voit le ciel, au-dessus de nous, la terre, sous nos pieds, et la ville et ses lumières s'étendent jusqu'à l'horizon. Le vent souffle doucement pour nous accompagner et la Lune brille juste ce qu'il faut, en haut, pour éclairer notre chemin. Là, on attend, le temps est suspendu. Ca te dirait de rester ici jusqu'au lever du soleil ? Bon, je te l'accorde, il faudra bien attendre trois ou quatre heures...

Peu après, une main se tendit devant elle. Toujours souriante, Ai la serra avec chaleur.

Eh bien, enchantée Mae. Moi c'est Ai. Ravie de faire ta connaissance !
Ca fait longtemps que tu es à Kinako ? Je ne t'avais jamais vue...

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