Shakti avait passé la journée à traîner dans les bâtiments, elle estimait son niveau suffisant que pour se passer des cours d’aujourd’hui. La journée avait été du plus grand ennui, elle avait eu quelques soucis avec des garçons, mais le problème fut vite réglé quand les garçons eurent compris qu’aujourd’hui elle ne voulait pas jouer les débauchées. Sa sœur traînait dans la chambre, elle avait encore des devoirs à faire sans compter une sanction pour avoir ri d’un prof et avoir fourché pas mal d’heure… Son après-midi fut très brève, elle la passa dans la bibliothèque, mais fut chassée par un groupe de jeune qui n’appréciait pas sa façon de s’installer… En effet notre chère Shakti s’était accaparé une table, s’était allongée dessus entouré de livre de la section occultisme et s’était mise à lire à son aise jambe pliée en l’air, et coude sur la table. Ha ! oui j’oubliais qu’elle avait aussi deux ou trois canettes traînant de toute part autour d’elle et un paquet de chips…
Après s’être donc faite chassée à grand coup d’argument et de menaces elle flânât dans les corridors et les escaliers un long moment, elle eut une invitation coquine avec une jeune fille de première qu’elle accepta sans se soucier des apparences puis au sortir de la chambre de sa compagne, elle décida de terminer sa soirée dans le parc autour de l’école. Elle estimait avoir droit à un peu de flemmardise aujourd’hui. Elle marchait dans le parc d’un pas distrait et vague, elle ne répondait pas au regard des gens et avançait sans buts vers le lac. Elle avait mis sur elle sa longue jupe noire à motifs dorée, en fait elle était presque comme tous les jours, vêtue d’une tenue digne d’une sorcière du vingtième siècle, décolleté noir à bordures dorées et sures vêtu d’une étrange veste sans manche noire. Détails qui ressortaient ? Oui les ailes dans son dos, noires et renforcées en métal, elles étaient plus vraies que nature et cela était dût au travail de sa sœur.
Faisant attention à ne pas se salir en marchant, elle évita plusieurs flaques d’eau, craignant avant out pour ses bottines noires accouplées au reste de ses habits. Elle marchait sans discrétion le métal de ses bracelets et brassards tintant comme les cloches un jour de pâque. Elle avait ajouté à sa collection toute une série d’anneaux de métal accroché le long de sa ceinture. Ils faisaient la taille d’une bague et étaient fixés sur l’armature de sa ceinture. Un pour chaque relation qu’elle avait eue disait-il sans jamais préciser de quelle relation elle parlait. Un banc se tenait face à elle, une fille était dessus. Elle souriait étrangement puisqu’elle était seule. Le lac comme seul compagnon ? Qui pouvait-elle bien être, ho et puis après tout qu’elle importance cela pouvait avoir ? Shakti marcha vers le bord du lac en silence laissant la jeune fille derrière elle. Elle s’accroupis et posa une main sur l’eau, proférant des paroles étranges d’une langue morte, elle dit jaillir une lumière sous l’eau et se redressa, tout le lac était à présent empli d’une lumière douce et discrète.
Shakti était visiblement contente de son travail, elle était à présent agenouillée et semblait proférer une prière sombre et emplie de mystère. Sa magie préférée était la magie noire, mais ça, elle le gardait pour elle. Son charme était simplement une bénédiction lancée sans la moindre cible juste pour se changer les idées. Sa prière finie, elle se releva et se retourna, ses yeux redevinrent normal quittant leur couleur pourpre pour redevenir bleu clair comme l’eau du lac en milieu de journée. Elle regarda la jeune fille sur le banc, lui sourit et s’avança vers elle d’un pas si léger qu’elle semblait ne pas toucher le sol.
- Bonsoir, moi s’est Shakti, sœur de Parvati élève de troisièmes années et toi ?
Elle affichait un léger sourire, son nom était dans cette école l’évocation d’une créature étrange indéfinissable tantôt lesbienne, tantôt bisexuelle ou encore juste perverse et froide. Souvent comparée à un gentil démon, elle était connue pour sa relation avec sa sœur et les problèmes qu’elle causait quant elle tenait d’user de sa magie, surtout quant il s’agissait d’appeler le feu à lui obéir.