Il devait être 7h30 du matin, peut être un peu moins. Cela faisait un peu plus d'une heure que Mya était réveillée. Oh cela n'avait rien d'étrange, Mya avait l'habitude de se lever tôt, en même temps que le soleil comme elle aimait le penser. Elle n'avait pas besoin de beaucoup de sommeil et aimait particulièrement l'ambiance du petit matin, ce moment de tranquilité où vous êtes seul, ou presque. Mais aujourd'hui Mya était bel et bien seule, comme souvent il fallait bien le dire. Les gens ne se levaient pas particulièrement tôt à Kinako, ou bien il préférait traîner dans les couloirs, sortant peu à peu de leur torpeur plutôt que de venir profiter de l'extérieur. Mais Mya était très bien réveillée, fraîche et dispo, et elle profitait avec un plaisir bien à elle de la fraîcheur du matin. Elle était assise près du lac, le bout de ses orteils à moins de 60cm de l'eau extrémement froide de si bonne heure, le dos appuyé contre le tronc noueux d'un vieux saule pleureur. C'était l'endroit qu'elle préférait, l'arbre qu'elle préférait, le moment de la journée qu'elle préférait. Tout à fait normal donc qu'elle soit aussi détendue, les genoux pliés et entourés de ses bras, son regard vert perdu dans l'eau du lac. Elle était vêtue d'une petite jupe noire, d'un débardeur blanc, ainsi que d'une chemise rosée qui, si elle lui était bien utile en ce début de journée, se révèlerait sûrement encombrante dans quelques heures, quand la température augmenterait. Comme elle le faisait souvent, elle avait enlevé ses tongs qui se trouvaient à présent côte à côte au pied de l'arbre, à portée de main. La jeune fille rêvassait, comme à chaque fois qu'elle était détendue et dans un endroit agréable. Et là, l'endroit était idéal. Son regard se perdait dans l'eau du lac, à la surface de laquelle le soleil matinal dardait des rayons encore hésitant, créant de multiples reflets. Au bout d'un long moment de rêvasseries, Mya déscotcha enfin les yeux du liquide avec un soupir d'apaisement. Elle avait trouvé la sérénité, elle était si bien... Elle parcouru les lieux encore désert du regard. De si bon matin, l'endroit dévoilait toute sa beauté. Puis elle ferma les yeux, laissant à ses autres sens le droit de se délecter de ces lieux. Son toucher savoura avec le plus grand des plaisirs la douce brise qui venait de lui caresser le visage, faisant voleter quelques mèches de ses longs cheveux. Elle inspira un grand coup, faisant rentrer l'air frais aux senteurs végétales dans ses poumons. Puis enfin elle écouta, elle écouta le silence. Non cela n'est pas ridicule, on peut réellement écouter le silence. Le moindre bruit, même pratiquement inaudible, nous empêche de l'entendre mais quand le calme règne vraiment, on l'entend. Il pénètre dans votre tête et la guérit de tous ces maux, il vous détend jusqu'au plus profond de vous même. Mya resta un instant ainsi à l'écouter puis il fut troubler par un léger bruit, lointain. Le bruit se précisa, se rapprocha. C'était des pas. Mya ne bougea pas continuant de profiter de l'endroit même si elle n'allait pas tarder à ne plus être la seule occupante des lieux. De toute manière elle était sereine, aucune présence ne pouvait la gêner maintenant...