un p'tit coup de déprime (pv 1er(e) qui vient)

Coeurdeau entra dans sa chambre. Elle la trouvait sombre, triste et sans émotion... Une chambre avec des émotions !! Ce n'est pas possible !! En tout cas, elle s'y sentait mal. Elle se dirigea vers son lit, près de la fenetre qui donnait sur la cour. Elle regarda à travers les carreaux et aperçu, tout en bas, plein de jeunes personnes qui riaient, jouaient, couraient... Tous parraissaient heureux... Cela rendait le jeune femme très triste...

-Pourquoi ne suis-je pas aussi satisfaite qu'eux ? Je suis si triste... Pourtant, j'ai tout pour être heureuse... Mais il y a quelque chose qui cloche... Mais quoi ?

Elle se tourna face à son lit et s'y effondra en pleurant. Elle hurla :

-JE VEUX ETRE HEUREUSE !!

Elle ne controlait plus rien... Un vrai coup de blues. Elle voulait se confier à quelqu'un... Mais à qui ? A Mya ? Elle ne l'avais pas vu depuis un bon moment... A Alexandre ? Il doit s'en fouttre aussi... A Mao ? Elle ne la connaissait presque pas... Quand à son soleil de toujours, cela ne devait surement pas l'interresser de savoir ce qui faisait pleurer sa petite amie... Peite amie... Est-ce qu'elle le méritait ? Elle n'en était pas sûre... Son Itsuke était beaucoup trop bien pour elle... Et plus elle y pensait, plus elle pleurait... Elle ne pouvait s'arreter de pleurer... Elle pleurait tellement fort qu'elle n'entendit pas la personne se glisser dans sa chambre...

Mya avait entendu les pleurs de son amie et s'était glissée en silence dans la chambre. Elle referma doucement la porte, sans faire de bruit et s'assit à côté de Coeurdeau. Elle ne dit rien, ne prononça aucun mot, elle passa juste un bras autour des épaules de la jeune femme et la serra contre elle. Elle l'avait entendu crier sa peine, crier qu'elle voulait être heureuse. Mais le bonheur est libre et ne se commande pas. Ce n'est pas en l'appelant qu'il arrive. Il faut l'observer, l'apprivoiser. Mais personne ne le garde bien longtemps près de lui. Il s'en va toujours un jour, retrouvant sa liberté, puis revenant de temps en temps. Elle souleva la mèche qui tombait sur le visage de Coeurdeau, collée par les larmes. Puis elle murmura quelques mots, d'un ton doux et apaisant, un simple rappel, une simple affirmation.

Je t'avais promis que je serais toujours là...

Une simple phrase qui rappelait qu'elle n'était pas seule. On est jamais seul, même quand le bonheur nous laisse, il y a toujours des personnes autour de soi, prêtes à partager le petit bout de bonheur qu'elles ont peut être. Mais Mya n'était pas sure d'être suffisament heureuse pour lui donner un peu de bonheur. Mais peut être assez pour lui redonner espoir...

La jeune femme secha rapidement ses larmes et regarda son amie.

-Désolé... Je... Je ne t'avais pas entendue entrer...

Elle regarda de nouveau par la fenetre, puis baissa la tête avant de dire :

-Comme tu peux le voir, j'ai pas mal de chagrin ces temps-ci... Même carrément... Je... Je...

Elle n'arrivait pas à finir sa phrase. C'est vrai, ces temps-ci, tout allait de travers. Elle n'arrivait plus à contrôer correctement son élément, elle se renfermait de plus en plus et voyait ses amis de moins en moins... Et surtout, elle avait beaucoup de peine car elle ne savait pas ce que fabriquait son petit ami...

Mya passa son bras autour des épaules de Coeurdeau, comme un geste de protection.

- Ne regarde pas ton chagrin. Tourne-toi vers ton bonheur. Même si ton chagrin est plus grand, s'il est plus évident, si tu y penses plus souvent, il ne mérite pas ton attention. Tu es une fille bien. Crois-moi je ne dis pas ça juste pour te faire plaisir. Je sais que c'est vrai. Tu es une fille formidable et même si tu as des défauts comme n'importe quel être humain tu caches en toi une perle rare. Et je sais que tu as le droit d'être heureuse. Même si c'est dur. Si le bonheur était simple à obtenir il n'aurait pas la même valeur.

Elle la serra un peu plus contre elle. Elle laissa les larmes couler. Elle laissa Coeurdeau se taire. Elle n'avait pas à parler. Mya n'était pas là pour connaître ses problèmes, elle était là pour les chasser. Elle se balança doucement de gauche à droite, comme une mère qui berce son enfant, entraînant dans son mouvement la jeune fille en larme.

Coeurdeau se laissa faire. En ce moment même, elle avait vraiment besoin d'une amie. D'une amie qui la considérait, qui lui donnait une importance, qui l'aidait... Et pas qui la dévalorisait. Elle laissa ses larmes couler, les voyait s'écraser sur ses mains moites de chaleur. Puis elle tourna la tête vers son amie et lui dit :

-Merci, Mya... Merci d'être là, de me dire des choses aussi... Gentilles et réconfortantes... Tu es vraiment... Une super fille... Alexandre a de la chance de t'avoir...

En parlant du petit ami de Mya, l'adolescente pensa au sien, qui ne la méritait pas. Elle se remit alors à pleurer et essaya d'articuler :

-Je suis désolé... Mais... Je suis malheureuse... Mon Itsuke... J'ai vraiment l'impression qu'il me cache des choses... Je n'aime pas ça... Depuis un petit moment, je ne le reconnait plus... Il a changé... Je... Je... Sa me rend plus que malheureuse...

Un sourire trsite apparut sur les lèvres de Mya quand Coeurdeau lui dit qu'elle était une super fille et qu'Alexandre avait de la chance de l'avoir. Tant de gens pensait ça d'elle... S'ils savaient... S'ils savaient à quel point elle pouvait être ingrate au fond, à quel point cette couverture de générosité cachait un fond de cendre et de boue. Non elle ne vallait pas tant. Elle voulait juste y croire. Y faire croire. Elle aimait Alexandre et elle avait presque l'impression d'abuser de lui, en lui faisant ainsi croire qu'elle était ce qu'il pensait d'elle, qu'elle était bien cette fille géniale qu'il croyait, cette idée qu'il se faisait d'elle. Mais elle n'était rien de tout cela. Juste une fille vide cachée sous des airs d'amie modèle. Une enveloppe vide, une simple illusion assez agréable pour qu'on aille pas chercher plus loin. Alors elle aussi elle s'arrêtait là et essayait de croire à son propre mensonge, à son seul et unique mensonge. Elle chassa ces pensées de sa tête. Coeurdeau avait besoin d'elle.

- Est-ce que tu l'aime ? Car lui je suis persuadée qu'il t'aime et que s'il te cache des choses c'est qu'il estime que tu n'es pas encore prête à les entendre. Il te connaît ne t'en fais pas. Sois patiente. Tu sauras le moment venu. L'amour ne l'a pas quitté.

Elle caressa doucement les cheveux de la jeune fille. Etait-ce elle qui parlait ou simplement ce que l'amie idéale aurait dit ? Ses paroles lui semblait sonner si fausses... Non, cette amie idéale, c'était elle. Ce ne pouvait pas être autrement. Elle voulait tant y croire...

Coeurdeau sanglottait toujours et lui dit, avec difficulté :

-Je... Je ne suis pas sûre qu'il me connaisse... Il ne... Il est toujours gentil et tendre avec moi... S'il me connaissait, il verrait que je ne le mériterai pas... Mais bien sûre que je l'aime !! Mais je ne sais pas... Si lui aussi...

Elle cherchait au fond d'elle. Elle voulait trouver pourquoi elle avait tant de peine. Pourquoi elle se faisait autant de soucis pour son soleil... Ah... Son soleil... Il avait réussi à lui réchauffer le coeur mais maintenant... Il avait changé... Il n'était plus pareil... Changé... Trop changé... Mais en bien ou en mal ? Sa ne pouvait être qu'en bien puisque c'était Itsuke... Mais alors, où était le problème ? Elle ne le savait pas et elle espérait tous les jours, toutes les heures, toutes les secondes trouver ce qui la hantait, ce qui l'empèchait d'être heureuse...

-Mya... Moi aussi je suis fière de t'avoir comme amie... Merci... Merci pour tout ce que tu fais pour moi... Dis-moi... Tu n'as pas remarqué qu'Itsuke a changé... Je le trouve différent... Je ne sais pas ce qui se passe...

Mya baissa les yeux quand elle lui demanda si elle avait remarqué qu'Itsuke avait changé. Son amie avait raison : comment pouvait-elle dire que le jeune homme connaissait Coeurdeau alors qu'elle-même ne conaissait pas Itsuke ? Elle ne l'avait vu qu'une fois, avant même que Coeurdeau ne le conaisse. Mais cette phrase toute faite était justement une de celle que possédait "l'amie idéale", cette couverture qu'elle se donnait et qui affirmait des choses sans les connaître. Seulemet bonne à réconforter voilà tout... Elle s'écarta un peu de Coeurdeau, dénouant ses bras du corps sanglotant, honteuse. Son sourire avait disparut et son visage ne reflétait plus que la tristesse et le dégout à présent.Elle regarda Coeurdeau et ses yeux s'embuèrent sans lâcher aucune larme. Elle ne méritait pas de pleurer pour ça.

- Je suis désolée... Ne m'écoute pas... Je ne donne que des conseils inutiles... Ton Itsuke je ne le connais pas... Je ne suis pas celle que tu crois... Je ne suis pas comme ça... Tu guérira bien mieux de ta tristesse sans moi crois-moi !

Elle baissa de nouveau les yeux. Elle ne voulait pas que son amie la voit comme ça. Elle ne voulait pas qu'elle la console, qu'elle lui dise qu'elle était quelqu'un de bien. Elle ne pouvait plus croire à tout ça. Décidément l'amitié ne vallait pas mieux que l'amour : quelques mots doux, quelques flatteries, et le coeur meurtri y croie volontier. Elle, elle voulait la vérité, elle voulait se connaître. Mais quelle était sa vérité ?

Coeurdeau regarda Mya. Elle avait l'air triste et ne comprennait pas pourquoi.

-Mya... Sa va ? Tu n'as pas l'air bien... Et je... Ne te dévalorise pas... Tu es vraiment une super fille... Je ne sais pas à quoi tu pense... Mais je doute que ce soit quelque chose de très... Valorisant...

Elle regarda par la fenêtre. Le soleil était en train de se coucher et elle commençait à faire sombre.

-Tu veux qu'on aille ailleurs ? Je n'aime pas ma chambre... Elle me fous le blues... Où veux-tu aller ?

Mya leva les yeux vers son amie. Elle s'attendait à cette réaction. Mais toute ses choses lui semblait si fausses à présent, si ordinaires. Mais que pensait-elle au juste ? Elle le savait qu'elle était quelqu'un de bien non ? Alors pourquoi s'obstinait-elle ainsi à se rabaisser ? Tout cela l'embrouillait. Elle perdait pied. Comment pouvait-elle autre que elle-même ? Elle inspira doucement et fit un grand sourire, chassant ce malaise passager de sa tête.

- Ne t'inquiète pas tout va bien. Je crois que les chambres sont des endroits assez démoralisants en effet. Et il faudrait mieux qu'on aille toutes les deux dans un endroit plus joyeux...

Un petit silence s'imposa alors qu'elle réfléchissait à l'endroit idéal puis une idée lumineuse passa dans sa tête et elle parla aussitôt.

- Que dirais-tu d'aller à la plage ? On pourrait en profiter pour piquer une petite tête ! Quoique l'eau doit être froide à cette heure-ci tu crains peut être... Sinon on pourrait aller au karaoké ! J'en ai aperçut un en ville qui faisait resto aussi. Parce que je sais pas toi mais moi j'ai pas encore mangé et je commence à avoir faim !

Quand son amie parla de manger, le ventre de Coeurdeau se fit remarquer en émétant un énorme bruit. Elle rougit légérement et dit :

-Va pour un resto... Je meurs de faim...

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