Ming Licht'Säure

• XxXx. Histoire .xXxX

On ne sait plus où, comment, pourquoi et quand est né Ming, et finalement, on s'en fout.

Ah bon ? On s'en fout pas, dommage, cela m'aurait évité quelques souvenirs. Très bien, puisque vous le souhaitez. Asseyez-vous, car l'histoire de Ming est longue et périlleuse.

Si l'on s'attache rien qu'au physique et aux noms de Ming, on devine déjà où il est né et de qui. Ming Shu Licht'Säure est le fruit de l'union d'une Japonaise, d'où son prénom et d'un Allemand, d'où son nom de famille. Il a vu le jour, dans une ville d'Allemagne, qui, si mes souvenirs sont bons, s'appellerait Berlin. A ce que je pus voir, il y vécu les dix premières années les plus belles de sa vie, en tant que fils unique de Till et Kimiko, dans une riche famille qui logeait dans un somptueux manoir ayant appartenu de père en fils à la famille de Till. Dès l'âge de trois ans, Kimiko, pianiste-violoncelliste-harpiste-guitariste, lui appris à jouer du violoncelle, instrument pour lequel le jeune garçon s'épris bientôt. Sa mère, heureuse, lui acheta un instrument de ce genre, parfaitement à sa taille et se chargea de lui apprendre du mieux qu'elle pouvait toutes les bases du violoncelle, consacrant des heures entières de sa journée à l'éduquer, à le corriger, à le punir pour chaque fausse note. De jour en jour, elle le faisait travailler avec acharnement, et de jour en jour Ming Shu progressait. En un mois, il avait acquis le solfège tout entier, connaissant chaque valeur de chaque note, chaque partition au silence prêt. Bientôt, il acquis une expérience suffisante pour pouvoir accompagner sa mère au piano et à la harpe, ce qui donnait un résultat triste et mélodieux à la fois, que le père de Ming se faisait une joie d'entendre, harassé après une journée épuisante de travail acharné. Till tenait une entreprise d'électricité où il passait de longues journées, partant tôt pour rentrée à une heure avancée, mais cela ne le dérangeait pas, tant qu'il pouvait rendre sa petite famille heureuse ; sa femme qui vivait de ses concerts et son enfant prodige de la musique.

Bientôt, Ming ne s'intéressa plus qu'à cela. Lorsque sa mère le délaissait pour ses propres affaires, Ming jouait des journées entières, dès qu'il en avait le temps, dès qu'il avait fini ses leçons. Il allait chercher sur le piano à queue de sa mère les plus belles et les plus compliquées partitions qui soient et les travaillait, encore et encore jusqu'à ce qu'elles soient parfaitement réussies. A la moindre fausse note, comme le lui avait appris sa mère, il s'arrêtait, jurait contre lui-même et recommençait toute la chanson depuis le début, même si la partition faisait une dizaine de pages. Et ainsi il travaillait, travaillait encore et encore, jouant du matin jusqu'au soir, jusqu'à en avoir des ampoules aux mains, que lui donnaient son archet. A l'âge de huit ans, il fallu lui racheter un nouvel instrument; et sa mère prit un modèle adulte, sûre qu'il se débrouillerait avec et que, tant il était attaché au violoncelle, ne cesserait jamais d'en jouer. Kimiko n'avait pas tort. Bien que le violoncelle ne fut pas à sa taille, il s'adapta à lui comme si l'instrument était son maître. Il était sa voix, sans lui, il n'était rien. C'était comme s'il partageait une partie de son âme avec cet instrument, et que s'il venait à s'en séparer pour une quelconque raison, ce serait une partie de sa vie qu'il laisserait derrière lui. Aussi Ming prenait tous les soins du monde de son instrument, le nettoyant chaque jour, tant caisse que cordes, le rangeant dans son étui avec une infinie précaution. Jouer était devenu un rituel. Il jouait bientôt les yeux fermés les partitions les plus difficiles, ses doigts virevoltant sur le manche, l'archet allant de droite à gauche à une vitesse folle sans faire mal aux cordes qu'il pensait être ses propres cordes vocales. Un jour, sa mère lui avait dit "Casser les cordes de ton violoncelle, c'est comme casser tes cordes vocales. Si tu casses tes cordes vocales, tu ne peux plus chanter. Ton violoncelle est ta voix, Ming Shu. Ses cordes sont les tiennes, ne les brise pas".

Les cordes du violoncelle ne se cassèrent jamais. Mais la vie de Ming, elle, se brisa. Un jour, Till fit faillite et son entreprise fut vendue. Il se retrouva au chômage et pendant six mois, avant qu'il ne retrouve du travail, les Licht'Säure durent vivre de l'argent que Kimiko gagnait de ses concerts. Till s'y rendait avec son fils, mais avec moins de joie qu'avant, par la peur de ne plus retrouver de travail. Alors, un jour où Ming lui demanda pourquoi il n'applaudissait plus si fort, son père lui répondit qu'il avait peur de ne pas réussir sa vie, et que pour l'instant, ce qui comptait plus que tout autre chose, était que son fils et sa femme réussissent la leur. Il voulait que sa femme se donne à fond et que Ming travaille comme un taré dans ses études. Seulement voilà, lorsqu'il atteignit ses douze ans, Ming refusa d'aller à l'école, ne pouvant plus se séparer de son violoncelle. Echappant à son père et à sa mère, Ming se réfugia dans sa chambre qu'il ferma à triple tour et monta sur son grand bureau, ouvrant la fenêtre et jouant du violoncelle le plus fort qu'il pouvait, jouant sa tristesse et sa mélancolie, pleurant l'angoisse de se séparer de son violoncelle. Il ne voulait plus aller à l'école, il voulait rester avec son instrument pour toujours, rire et pleurer avec lui, chanter et danser avec lui. Et là, ils chantaient, tous deux, les cordes du violoncelles avec les cordes vocales de Ming ensembles, pleurant leur séparation, pleurant les ordres des parents de Ming, pleurant les devoirs de la vie. Till accusa violemment sa femme d'avoir mis le violoncelle dans la tête de leur fils avec tant de force. Maintenant, voilà qu'il ne voulait plus s'en séparer ! Cela les mettait dans un drôle de dilemme ! Les parents se disputèrent longuement, et c'était grâce aux instruments de Kimiko que les Licht'Säure vivaient, pour l'instant.

Un jour, Ming fugua. Pour de bon. Il avait à l'époque une quinzaine d'années il me semble. Il ne pouvait plus vivre avec ses parents qui sans arrêt lui remettaient sur le dos la question de ses études. Car son père ne voulait pas voir Ming devenir artiste, il voulait le voir prendre une entreprise, comme lui l'avait fait et la conserver dans sa descendance. Mais Ming était têtu. Lui, voulait devenir artiste. Alors un soir, alors que ses parents se disputaient encore, il s'échappa par la fenêtre de sa chambre, avec pour seul bagage l'étui de son violoncelle.

Je ne me rappelle plus très bien de ce qu'il s'est passé après. Kimiko et Till découvrirent la disparition de leur fils et en furent atterrés. Une recherche fut lancée à travers tout le pays Allemand, mais je suppose qu'elles furent finalement abandonnées, étant donné que Ming ne revint au domicile familial que des années après, mais nous n'en sommes pas encore là. Si les recherches furent abandonnées, c'était parce que la police ne trouvait pas Ming, et si elle ne trouvait pas Ming, c'était parce que le jeune violoncelliste avait quitté l'Allemagne. Ainsi, à pied, en train, en stop, le jeune homme traversa la Belgique et la Suisse, gagnant sa vie en jouant au bord des routes, dans la rue, chantant avec son violoncelle, tant dans la pluie que dans le vent et la neige, récoltant parfois quelques pièces lui permettant de s'offrir un piètre repas. Il vécu ainsi trois ans, en France, incognito, tel un sans-abris. Il perdit un nombre considérable de kilos mais ne cessait de jouer. Il s'était juré de cesser de jouer que lorsqu'une corde du violoncelle se casserait ou lorsque son cœur s'arrêterait.

Mais les cordes du violoncelle ne se cassèrent jamais et Ming continua de jouer et de chanter pour les passants. Un chef d'orchestre qui rentrait d'un concert, une nuit d'hiver, passa dans la rue où Ming jouait du violoncelle. C'était une douce mélodie lancinante qui plus que jamais exprimait sa tristesse avec une extrême beauté. Ses partitions sous le bras, ses mains dans les poches, le nez enfoncé dans le col de son long manteau de fourrure, le chef entendit la mélodie de Ming, mêlée à la voix du jeune homme tremblante de froid. Il l'écouta longuement, déposant quelques billets devant lui, lui priant de chanter encore et encore. Et enfin, sans pitié pour Ming, il lui pria de venir passer la nuit à l'hôtel en sa compagnie. L'homme s'appelait Orval McBrington. Les deux jeunes hommes discutèrent longuement ensemble, Ming racontant sa vie au chef qui l'écoutait avec passion. Enfin, il lui pria de jouer à nouveau, avant de décréter qu'il avait un réel talent. Ainsi, il prit le jeune violoncelliste sous son aile et décida de le faire vivre dans sa demeure. Orval habitait au USA, il était Américain. Pendant quatre mois, Ming vécu sous le toit d'Orval qui fit découvrir le talent du jeune homme dans de petites salles de concert où il fut brillamment applaudi pour ses solos pleins de mélancolie. Orval lui appris de nouvelles choses en matière de musique qui permirent au jeune homme qui devenait adulte de se perfectionner encore plus dans la musique. Cela faisait alors des années qu'il faisait du violoncelle et pour rien au monde, Orval ne voulait qu'il arrêtât, tant le talent de ce jeune virtuose du violoncelle était puissant et intense. Ming promit à Orval que sa carrière s'arrêterait lorsque les cordes du violoncelle se casseraient.

Mais les cordes du violoncelle ne se cassèrent jamais. Ainsi, Ming progressa auprès d'Orval, et après six mois de vie sous le même toit, les deux hommes de cinq ans d'écart s'éprirent l'un de l'autre comme deux amoureux lors d'un pur et simple coup de foudre. La mélodie qui faisait battre leur cœur était la même et le désir faisait virevolter leur âme au rythme des plus belles odes. Enfin, Ming et Orval s'adonnèrent aux plus fantastiques plaisirs charnels qui soient. Ce fut ce soir là, sous la passion et le désir, que Ming découvrit ses pouvoirs du Feu et qu'Orval jugea bon de l'envoyer au Japon, dans cette école que vous connaissez. Ming y passa ainsi quatre années, de quinze à dix-neuf ans, travaillant avec acharnement pour avoir son diplôme. Il réussit son examen, et obtint son brevet d'état pour être professeur.


Ming repartit en Allemagne, avec pour désir de revoir une dernière fois la maison où il avait passé tant d'années, la maison où il avait tout appris. Le manoir avait été placé à la vente quelques jours avant l'arrivée du jeune homme en Allemagne. Kimiko était décédée d'une hémorragie interne et Till, devenu veuf avait décidé de se séparer de cette maison trop porteuse de malheurs à son goût. Toutes leurs affaires étaient encore là, et lorsque Ming monta dans sa chambre, pour la revoir une dernière fois, il découvrit sur sa commode une turquoise en forme de larme, reliée à une chaîne en argent, qui avait autrefois appartenu à sa mère. Ainsi, Ming devina qu'elle la lui avait léguée. Le jeune artiste ne s'en sépara jamais plus. Mais alors qu'il allait partir pour toujours, il découvrit que sa mère lui avait légué autre chose. Cet étui noir sur son lit ne pouvait pas contenir autre chose que ce qui avait été trente ans de la vie de sa mère. Le violoncelle reposait fièrement dans son étui avec son archet, comme le corps de sa défunte mère reposait sûrement dans son cercueil à l'obscurité totale. Une larme coula sur la joue de Ming, la seule qu'il versa dans cette maison, la première et la dernière de sa vie : les cordes du violon avaient été brisées.

Le jeune homme revint au Japon et déménagea dans cette ville, afin de s'éloigner et de sa famille, et d'Orval qui avait transformé sa vie. Sa peau était devenue pâle, il détestait la lumière du soleil, il ne se sentait plus le même. Après la vision d'horreur qu'il avait eu dans son manoir, Ming se teignit les cheveux en blond afin de rompre totalement les ponds avec son passé trop douloureux. Ming continua de jouer du violoncelle. Il donna sa candidature à l'école ou il avait suivi ses études. Ainsi, il pouvait continuer d'exister et de chanter avec ce qu'il aimait le plus au monde, jurant de partager sa vie éternelle avec ce qui lui avait permis de survivre dans ce manoir sombre au passé terni, avec ce qu'il considérait être le plus bel instrument du monde, son ami, son confident de joies et des peines, avec sa vie, son âme.

Et les cordes du violoncelles ne se cassèrent jamais.

OH!

Très longue fiche OO
J'ai pas tout lu, j'ai un peu la flemme... Une autre fois certainement.

Bienvenu parmi nous :d

waouh, une présentation bien longue, je la lirais demain tiens (se soir révision)

Sinon bienvenue et bon rp parmi nous

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Très bien faites, j'adore l'histoire du violoncelle, enfin quelqu'un qui comprend que le violoncelle peut être utilisé dans le métal - moi comme je suis une boulette n°1 j'ai joué une partition de violoncelle au violon-, bref bravo j'aime beaucoup ton écriture.

Donc si j'ai bien tout compris, tu veux être prof du feu?????

J'ai arrêter, mais je regrette TT.... Enfin bon ce qu'on peu être bête a 10 ans.... --" -quand même 4 ans de violon-


OUi Musique c'est possible! =D

Mais de Rien!