Développement de son visage social, disait-il...

Jason venait d'arriver et il préférait sortir avant de se changer les idées. Longtemps, son père lui avait répéter qu'il devrait « développer son visage social », rencontrer des gens, se faire des amis. Il disait que les contacts sociaux étaient très importants dans la vie d'un adolescent et son fils tentaient tant bien que mal d'avoir de ces contacts sociaux si importants. Pourtant, les seuls contacts qu'il avait réussi à avoir étaient les relations enseignants-élèves qu'il avait bâti grâce à sa grande politesse et son travail toujours impeccable.

Le jeune homme espérait bien s'entendre avec les autres élèves. Il savait pertinemment qu'il ne serait pas « l'ami de tout le monde », mais il souhaitait ne pas avoir à passer ses journées seul cloîtré dans sa chambre. De sa démarche presque militaire, il arpentait le parc à la recherche d'un coin où s'asseoir. Il repéra enfin un banc ; il ne pouvait certainement pas s'asseoir sous un arbre, de peur de salir ses vêtements. Il s'installa donc sur ce même banc, son regard courant sur les gens qui se baladaient.

« Espérons que je ne me retrouverai pas là toute la journée à observer comme un chat devant un aquarium les gens qui font une balade...», pensa-t-il en soupirant.

Un peu négatif concernant sa sociabilité, Jason redoutait déjà la discussion, malgré son immense désir de faire de nouvelles rencontres. Une partie de lui voulait qu'il retourne à sa chambre pour peindre et écrire, l'autre désirait qu'il reste et discute sans gêne. Timidité et bienfaisance s'affrontaient dans un combat où le gagnant remporteraient le droit de décider où Jason passerait le reste de sa journée. Finalement, il décida de rester : il devait se changer les idées et se faire un cercle social...Le jeune homme soupira donc pour une ixième fois et replaça une mèche de ses cheveux.

Sayuri se promenait dans le parc, rêveuse. Il régnait un temps magnifique, et le soleil éclairait ses cheveux roux, donnait une étincelle à son regard émeraude. Elle venait du lac, où elle avait dessiné un élève croisé furtivement dans un couloir... Que ferait-elle sans pouvoir dessiner ?
Elle regardait autour d'elle, attentive au moindre détail. Pourtant elle ne devrait pas, les cours allaient commencer et elle savait pertinemment que si elle trouvait un modèle à son goût ou qu'une idée jaillissait dans son esprit, elle oublierait toute autre chose.
Comme ce garçon qu'elle avait dessiné au lac. Il n'avait pourtant rien de si spécial... Tient d'ailleurs, il ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui qu'elle aperçu sur un banc à l'instant même. Mêmes cheveux noirs, même regard bleu, couleur de pluie... Mais à quoi pensait-elle ? C'était sûrement lui.
Elle eut envie de lui parler, d'essayer de le connaître. Oh après tout, elle n'avait rien d'autre à faire de si important... Non ?
Elle s'approcha du banc, et s'assit à côté de lui.

- Bonjour !

Jason tourna la tête vers la jeune fille. Tout d'abord, il parut lunatique et lui répondit un « bonjour » sans grand intérêt, puis comme s'il se réveillait d'un grand sommeil, il écarquilla brièvement les yeux et s'empressa de s'excuser.

« Pardonnez-moi de mon impolitesse, mademoiselle, j'étais...ailleurs. », s'excusa-t-il avec un mince sourire d'excuse.

Il se redressa plus convenablement selon lui et replaça une mèche de cheveux qui tombait de nouveau devant ses yeux.

« Je me présente, Jason Kinsuke Hasekura. »

Il parlait comme son père le lui avait appris. Un véritable robot. Son vocabulaire s'apparentait à celui des militaires qu'il avait côtoyé dans son enfance, des amis de son père. Puis le jeune homme se surprit lui-même à discuter si calmement avec...une fille. Il s'agissait de la première fille qui osait prendre place près de lui d'une manière si calme et bienveillante. Habituellement, la gente féminine passait son chemin...

Apparemment elle le dérangeait. Elle allait s'excuser et partir quand il sembla soudain sortir de ses rêveries.
Il l'avait...vouvoyée. Et lui avait parlé avec une telle politesse ! Incroyable. Elle aurait été rejetée cela ne l'aurait pas trop surprise, mais qu'il lui parle ainsi, c'était étonnant...
Tout de même le monde avait bien changé...

- Oh tu n'as rien à te faire pardonner.

Elle lui sourit. Elle avait hésiter à le vouvoyer également, de peur qu'il prenne mal le tutoiement, mais après tout cela aurait pu instaurer une impression de cordialité qu'elle n'appréciait pas tellement...

- Moi c'est Sayuri Eizan. Enchantée.

Maintenant qu'elle le voyait de plus près, elle se dit qu'elle pourrait de nouveau tenter un croquis. Il avait les traits fins, le teint pâle caractéristiques d'une personne restée à enfermée à l'intérieur, méprisant le soleil. Mais ses yeux, malgré leur manque de vitalité, possédaient une couleur qu'elle trouvait magnifique très jolie. Elle essaierait de la reproduire avec de l'aquarelle...
Elle se tira de ses pensées, et tortilla une mèche de cheveux, gênée de l'avoir dessiné et de l'avoir tant détaillé du regard.

Il hésita un instant. La timidité reprenait le dessus...Il sentit monter en lui le sentiment qui faisait parfois des dégâts. Un mélange d'angoisse et de peur d'être rejeté...Une gêne sans nom qui occasionnait l'utilisation inconsciente de son don...Un coup de vent plus fort que les autres balaya la chevelure de son interlocutrice et la sienne. Ce seul phénomène suffit à le raisonner et il s'excusa de nouveau.

« Je suis désolé pour ce coup de vent...J'aurais dû faire attention...»

Il réalisa soudain qu'elle s'était présentée et se sentit embarrassé un énième fois dans cette rencontre. Comment pouvait-il être aussi rêveur !?

« Un peu de sérieux, mon ami. », s'ordonna Jason intérieurement.

Il esquissa un semblant de sourire et redressa ses épaules, qui s'étaient légèrement affaissées lors de ses excuses.

« Je suis, moi de même, enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle Eizan...», dit-il avec un hochement de tête.

Jason était extrêmement respectueux avec les filles. Il perdait parfois ses manières devant les garçons de son âge, mais avait beaucoup de mal à abandonner ses habitudes avec les femmes. Il s'excusait, vouvoyait, n'osait pas prononcer leurs prénoms, se tenait de manière irréprochable et était prêt à tout pour être apprécié. Et par-dessus tout, lorsqu'une fille lui plaisait, il faisait tout en son pouvoir pour le confort de cette dernière.

Il avait l'air si timide ! Apparemment, il en perdait même ses moyens... Elle replaça une mèche de cheveux, le coup de vent les lui ayant ébourriffés. Elle avait oublié que dans ce pensionnat elle rencontrerait des gens comme elle, qui avait un don spécial, un don de maîtriser un élément...
Elle sourit, comme pour dire qu'il n'y avait aucun problème.

- Ce n'est pas grave ^^

Puis il parut encore plus gêné, et lui sortit une phrase de politesse du genre que l'on ne s'attend pas à entendre venant de la part d'un garçon du même âge environ. Au Japon, elle avait l'habitude que l'on l'appelle par son nom de famille, utiliser le prénom de quelqu'un sans être un ami proche était considéré comme irrespectueux, mais "mademoiselle Eizan", cela faisait bizarre. Ce n'était pas vraiment dans sa nature, mais elle se sentit un peu gênée.

- Appelle-moi Sayuri ^^ Moi je peux t'appeller simplement Jason ?

L'étudiant parut soulagé de la réaction de la jeune fille. Celles qu'il avait rencontré dans son enfance auraient été très en colère de voir leurs cheveux déplacés, mais Sayuri n'était pas comme celles-là. Puis elle lui demanda si elle pouvait l'appeler simplement Jason et lui Sayuri. Étonné de sa requête, il sembla réfléchir. Peu de gens étaient si amical, mais il en était heureux. Autant saisir l'occasion !

« Bien sûr, mad...Sayuri ! »

Il pinca les lèvres, gêné d'avoir manqué l'appeler « mademoiselle » une nouvelle fois. Puis, comme il le faisait très souvent, il sifflota les premières notes de « Early One Morning ».

« Early one morning, just as the sun was rising
I heard a young maid sing in the valley below
"Oh don't deceive me, Oh never leave me,
How could you use, a poor maiden so?" », fredonna-t-il très bas, comme pour lui-même.

Puis il arrêta, se rendant compte qu'il se trouvait toujours là, dans le parc, en compagnie de la charmante demoiselle. Il s'efforça de ne pas paraître gêné et adressa un sourire à Sayuri.

Il se mit à chanter très doucement une chanson, qu'il lui semblait connaître... Sans savoir où elle avait pu l'entendre. Elle cherchait dans les tréfonds de sa mémoire, les traits soudainement tendus, avant de se rendre compte qu'elle restait là à rien dire devant quelqu'un.
De toute façon elle n'aurait pas eu le temps de mener à bien sa réflexion, puisque une fille chaussée de rollers était en train de leur foncer dessus...
Voyant que Jason ne réagissait pas, elle le prit instinctivement par le bras et l'amena avec elle sur le côté.

- Eh ! T'aurais pu faire attention !

Tout de même ! Quand on est pas sûr de pouvoir s'arrêter, on file pas à toute vitesse en roller dans un parc !
Néanmoins, elle finit par remarquer que la jeune fille n'arrivait vraiment pas à se stopper... Ce serait stupide de... Oh et puis zut, comment l'aider ?!

[Euh essaye d'écrire des messages qui ne fausse pas ce que on aurait pu dire please ^^
Parce que si tu regarde bien, tu pourras remarquer que la phrase que dit Sayuri sous-entend clairement que Asuna est déjà passée devant eux, et la phrase "Voyant que Jason ne réagissait pas, elle le prit instinctivement par le bras et l'amena avec elle sur le côté." indique bien que les deux étudiants ont pu éviter Asuna ^^
De plus, lorsque l'on s'incruste dans un topic la moindre des choses est de respecter un ordre de message. Autrement dit, vu que Asuna avait écrit, et que Sayuri a répondu, ç'aurait dû être à Jason de répondre par la suite.]

( ok pour l'ordre du message mais t'arrive a éviter quelqu'un qui arrive vite en roller? moi perso... enfin bref excusez moi)

[Bon...euh...comme j'étais absent et que j'ai pas trop suivi, on reprend à partir d'où ? ]

Sayuri Eizan a écrit:

Il se mit à chanter très doucement une chanson, qu'il lui semblait connaître... Sans savoir où elle avait pu l'entendre. Elle cherchait dans les tréfonds de sa mémoire, les traits soudainement tendus, avant de se rendre compte qu'elle restait là à rien dire devant quelqu'un.
De toute façon elle n'aurait pas eu le temps de mener à bien sa réflexion, puisque une fille chaussée de rollers était en train de leur foncer dessus...
Voyant que Jason ne réagissait pas, elle le prit instinctivement par le bras et l'amena avec elle sur le côté.

- Eh ! T'aurais pu faire attention !

Tout de même ! Quand on est pas sûr de pouvoir s'arrêter, on file pas à toute vitesse en roller dans un parc !
Néanmoins, elle finit par remarquer que la jeune fille n'arrivait vraiment pas à se stopper... Ce serait stupide de... Oh et puis zut, comment l'aider ?!

à ici

Un peu déboussolé, Jason n'avait rien vu venir. Heureusement, Sayuri avait eu un parfait réflexe et avait permis aux deux amis d'éviter la patineuse qui roulait à pleine vitesse. Le jeune homme n'eut pas le temps de remercier sa compagne, car déjà il cherchait un moyen d'aider la pauvre jeune fille qui filait sur ses rollers et semblait hors de contrôle. Il jeta un coup d'oeil à Sayuri.

« Hum...Je ne m'y connais pas beaucoup en rollers...Mais je crois que si nous ne trouvons pas vite un moyen de l'aider, elle terminera sa course contre un arbre...»

Il pensa soudain que peut-être une grande rafale de vent pourrait l'arrêter à temps, mais chassa de suite cette pensée : il risquerait de l'envoyer valser quelques mètres plus loin, de la dévier vers un obstacle ou pire, ne pas l'affecter du tout.