Boum ! "Aïe ! Mes bourlets ont du lui faire mal !"

[H.S. : Un baggy sale + une paire de basket + un tee-shirt large + un pull en laine + une veste en cuire + une écharpe pâle + une valise assez grosse]

June était devant le portail.

*Je viens de faire près de 26 heures de vol pour aller de New-York. Quand mon père m'a annoncé que le voyage durerait autant de temps, je ne l'ai pas cru. J'ai pensé qu'il voulait m'expédier au fin fond de l'Amazonie et encore, c'est près de chez nous, cette forêt ! Mais bon, le billet indiquait bien un trajet de plus d'un jour. Je me souviens encore de la tête de cette... De cette chipie, soyons polis ! De cette chipie de Kate quand je suis passée par les douanes. Elle affichait un grand sourire et quand sa mère et mon père (oui, le mien à moi) eurent le dos tourné, elle m'avait tiré la langue, cette garce ! Je la hais ! Elle m'a piqué mon papa... Et maintenant, elle va vivre avec lui... Tandis que moi, je vais vers cette école dont je ne connais rien, mis à part la langue. Heureusement que je suis bilingue ! Sinon, jamais je n'aurais accepté d'y aller ! Mais... Ai-je bien fait de dire oui ? Et si jamais personne ne m'aime là-bas ? Si tout le monde me trouve grosse et moche ? Oh non... Je vais mourir. Je ne veux plus y aller.*

June était toujours devant le portail. Elle fixait d'un œil mauvais cette grande entrée noire qui ressemblait plus à l'antre du diable qu'à une accueillante porte de pensionnat. Elle déglutit avec difficulté. Son visage n'exprimait pas la moindre émotion, si on enlevait sa bouche dont les coins pointaient vers le bas, montrant une véritable répugnance à ce nouveau mode de vie. Son baggy traînant au sol était couvert de terre fraichement soulevée. Il faisait très sec. Frais, mais sec. Elle était munie d'un large tee-shirt qui cachait sa maigreur, lui-même caché par un gros pull en laine sous un blouson de cuire. A son coup, elle portait une écharpe pour protéger sa gorge fragile. Elle pencha la tête sur le côté et soupira.

*Je dois y aller... Je dois y aller... Je dois y aller... Je dois y aller... J'y vais.*

Son pied franchi l'enceinte du pensionnat et elle haussa les sourcils. Elle ne ressentait rien d'anormal. Rien de magique. Elle haussa les épaules, étonnée, et traîna sa grosse valise qui devait bien être plus lourde que ce squelette ambulant... Elle traversa la cour et se retrouva face à une porte. La vraie porte, cette fois-ci. Elle approcha sa maigre main de la poignée, la posa dessus. Là, ce fut comme dans les films. Un véritable ralenti. Elle pensait à dix mille à l'heure :

*Oui, je dois y aller pour faire ma scolarité et maîtriser ce don... Allez, regarde la poignée, la blonde ! Vite ! Appuie dessus ! Allez, fais-le ! Je dois le faire ! Je dois le faire ! Je dois le faire !*

"JE NE PEUX PAS !!!!!"

Elle se retourna brusquement, les yeux froncés et clos, le poing droit serré contre le bas de son visage et avança d'un pas vif, mais avant qu'elle n'ait pu faire le moindre autre pas, il y eut collision. Elle venait de rentrer violemment dans quelqu'un qui arrivait.

[HRP : Heyyyyyyy ! Je me lance, vu que personne ne te répond Si t’es pas pour je supprimerais mon post, pas de soucis. ]

Samedi 15 septembre, voilà une semaine que la rentrée est passée, et voilà déjà une semaine qu’Akira est blasé. Il n’avait pas réellement envie de rentrer, il aurait préféré vivre l’aventure encore un peu. Mais ce n’est pas une école comme les autres ici, chaque personne possède un truc de particulier, et Akira est surtout ici pour apprendre à vivre avec un don que la vie lui a offert. Histoire de lui simplifier la vie.

Ca faisait déjà donc, une semaine que les cours avaient commencé, et tous les jours il voyait des nouveaux et nouvelles se présenter et rentrer dans sa classe. Il s’était posé la question : « comment se fait-il que les élèves n’arrivent que maintenant ? » Puis après réflexion, il s’était dit qu’en fait vu que la plupart venaient de un peu partout dans le monde tout doit déprendre du trajet, décalage horaire et tout ce qui va avec !

Le week end avait bien commencé ce matin par une grasse mat’, histoire de se reposer un peu, puis il avait finalement passé une bonne partie du début d’après-midi appuyé contre un platane face au lac, perdu dans ses pensées. Aujourd’hui Akira avait enfilé rapidement un tee-shirt noir, ainsi qu’un jean taille basse, ses baskets blanches et il était sorti les cheveux mouillés. Il n’avait pas tissé de liens particuliers avec d’autres personnes de sa classe ou même de l’école. Il ne voulait pas précipiter les choses, après tout les rencontres improvisées sont les meilleurs, n’est-ce pas ?

Devant le portail imposant de l’école, il ne s’arrêta pas, il avait déjà bloqué devant et il savait que tout ceux qui bloquaient devant étaient nouveaux, hors ce n’était pas son cas. Il traversa la pièce qui donnait sur le hall par une petite porte en bois noir, en observant chaque personne comme a son habitude. Et c’est au moment où il s’approcha de la porte qu’il fut bousculé très légèrement par… Par une gamine. Elle était blonde et tès bizarrement habillée. Elle portait des habits bien trop amples pour elle, ça se voyait. Il fit donc un pas en arrière suite au choc, et garda les yeux rivés sur la demoiselle qui semblait à la fois perdue à la fois dépassée par les évènements, elle et sa valise bien trop grande pour elle. Akira pouvait dès maintenant analyser cette personne nouvelle. Elle pourrait être jolie, même très belle, mais un truc dans son visage manquait, peut être un peu de rondeurs, non ? La façon dont elle s’habillait donnait l’impression qu’elle était disproportionnée… Il fut légèrement choqué de voir la maigreur de ses mains et de son visage. . . Comment pouvait-on se laisser aller de la sorte ?

" Tu es sûre que ça va ? Où tu vas en courant comme ça dans les couloirs ? Je suppose que t’es nouvelle vu ce que tu traine derrière toi ! "

Il avait dit cette phrase avec un petit ton moqueur, mais qui au fond n’était pas accusateur, à prendre à la rigolade… Il lui adressa un sourire. Puis la regarda de haut en bas avec un sourire en coin, intéressé. Il se gratta la tête d’un geste de la main, et garda son regard dans celui de la blonde. Une nouvelle rencontre ? la première ! Que va-t-il arriver à cette demoiselle après cette rencontre particulière ? Quel lien tisseront ils ?

[H.S. : Je suis désolée, je suis en internat et j'ai été punie d'ordinateur deux semaines quand ma mère a appris une connerie que j'avais faite. Sorry :S et je te remercie sincèrement de m'avoir répondu !]

Une bousculade. Si elle avait encore plus maigre qu'elle ne l'était à présent, elle se serait brisée en morceaux tel une sculpture de cristal. Heureusement, elle n'était pas encore à ce stade-là. June fut choquée d'être rentrée dans quelqu'un. Immédiatement, elle s'en voulu et regarda une fraction de seconde l'homme qu'elle avait bousculé. Juste un peu, son visage, pour voir s'il exprimait un quelconque sentiment. Mais bien évidement, il aurait pu avoir le plus grand des sourires attentionné, la blonde aurait cru qu'il se moquait d'elle. Et en l'occurrence, comme elle vit qu'il la regardait de haut en bas, elle eut honte. Immédiatement, elle baissa la tête. Les pensées se bousculèrent alors dans sa tête.
Il lui en voulait peut-être ! Si ça se trouvait, il la détestait parce qu'elle lui avait foncé dedans ! Et puis il devait sûrement la trouver immonde ! Avec ses grosses cuisses qui étaient ballottées à chacun de ses mouvements !
Elle s'arrêta donc de bouger, les yeux fixant le bout de ses chaussures, tandis qu'il lui parlait avec une pointe d'humeur qu'elle ne comprit pas. Elle se sentit agressée mais savait que c'était de sa faute. Il était normal, pour elle, qu'il l'agresse. Après tout, elle venait de lui foncer dedans ! Quand il eut fini de parler, les yeux toujours rivés sur la pointe de ses propres pieds, elle secoua alors la tête à la fois de gauche à droite pour dire qu'il n'y avait pas de mal mais aussi de haut en bas pour affirmer ses dernières paroles. Je vous laisse imaginer le bordel ! Les lèvres pincées, elle se retenait de partir en courant. Sa valise aussi la retenait ! Elle déglutit avec difficulté et manqua de s'étouffer. Elle se contenta de tousser le plus discrètement possible et finit par dire :

"Excusez-moi de vous avoir basculé... Euh, bousculé !"

A peine eut-elle fini de parler qu'elle resserra immédiatement les lèvres. Elle s'était trouvé. A présent, elle pensait qu'il la trouvait nulle de se tromper pour un petit truc comme ça. Elle fut figée un instant sur place et finalement, releva brusquement la tête. Durant un millième de seconde, elle le fixa dans les yeux mais se décala immédiatement sur le côté pour faire face à la cour qu'elle regarda de long en large avant de prendre la décision de partir. Elle commença à avancer. Dans sa tête, ses pensées se bousculaient de nouveau. Elle pensait à comment le garçon devait la voir, mais aussi au fait de partir. Elle n'avait pas envie d'entrer ici et cette bousculade l'avait finalement décidé à ne pas le faire.
Elle marcha et traversa la cour d'un pas lent et mou, tout en restant droite et en retrant le ventre qu'on ne voyait de toute façon pas à cause de ses nombreux vêtements. Elle arriva au bout de la cour et regarda à droite puis à gauche.
Soudain, elle paniqua. Elle ne savait plus où aller. Elle ne se souvenait même plus si elle était arrivée de droite ou de gauche. Elle baissa sa tête et ferma les yeux. Une larme perla le long de sa joue. Son père lui manquait. sa mère aussi. Elle regrettait plus que jamais d'avoir quitté son pays natal. Et surtout, elle regrettait d'être née. Elle pensa alors à tous les soucis qu'elle avait soi-disant crées. Elle laissa tomber sa valise à ses côtés, ne pouvant plus la tenir : elle lui faisait trop mal au bras. Elle rajusta de sa main droite son écharpe pour que celle-ci lui couvre bien la gorge ainsi que le menton et même la bouche. Elle releva la tête mais la rebaissa pour regarder sa valise. Finalement, elle décida de s'asseoir dessus, pensant pouvoir réfléchir en paix un long moment. Ou plutôt, méditer sur son sort.